La fille poilue de partout sauf de la tête
Avant-propos
Je veux souligner l’évolution de mes sentiments depuis l’écriture de ce texte illustré, il y a plus d’un an, et sa première publication.
Depuis que je pratique le vogue et que la communauté ballroom fait partie de ma vie, et grâce à des relations inspirantes, j’accepte enfin que mon genre est en mouvance et très certainement queer.
J’ai toujours vécu être assignée femme comme quelque chose de difficile et de négatif. Je m’identifie partiellement comme femme par les oppressions que je vis, et fortement comme féministe pour les mêmes raisons, comme le texte illustré qui suit l’exprime d’ailleurs. Néanmoins, j’accepte à présent que de ne jamais avoir voulu être femme peut aussi s’exprimer par le choix de m’identifier différemment. Peut-être que ça change peu de choses pour les autres, mais je me sens mieux en me permettant d’être queer et en m’entourant de personnes et de communautés qui partagent le genderfuck comme manière d’exister.
Parfois, je me sens illégitime, parce que cette identification date de la dernière année, et parce que j’étais auparavant en réaction contre le queer. Récemment, j’ai lu un article1 Voir à cet effet Finch, Sam Dylan. 2018. « I’m Transgender. But Trust Me, I’m Just As Surprised As You Are ». Let’s Queer Things Up! Queer/Trans Identity. Mental Health. Cats. Récupéré de https://letsqueerthingsup.com/2018/02/11/im-transgender-but-trust-me-im-just-as-surprised-as-you-are/ écrit par un homme trans expliquant comment il a été surpris par sa transidentité, qui s’est révélée sur le tard. Il raconte qu’il avait toujours été mal à l’aise d’être une femme féminine, mais qu’il se sent maintenant en harmonie en tant qu’homme fem flamboyant. Je m’efforce de reconnaître que mon identité est légitime grâce à des textes comme le sien, et surtout grâce au partage d’expériences avec mes ami.e.s gays, trans, drags et queers qui, dans tous les aspects de leurs vies, me remplissent le cœur d’amour et d’espoir. Je suis si reconnaissante de faire partie de la communauté ballroom, qui a un apport positif indescriptible dans ma vie.
Il y a un an, ce que j’ai écrit était vrai et légitime, et ce que j’écris à présent l’est tout autant. Ça m’égaie de pouvoir dire que je ressens aujourd’hui moins de confusion et plus de liberté en étant moi-même.