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Vol. 23 no. 1 – « Futurs et projections »

À l’aube d’une nouvelle décennie et au crépuscule du premier quart de siècle de FéminÉtudes, en pleine crise climatique et – donnée nouvelle – sanitaire, le thème de ce numéro s’est presque imposé de lui-même. Coïncidant également avec les 30 ans de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF), ce moment charnière nous a semblé synonyme de transitions et de tensions entre ce qu’ont été, ce que sont et ce que deviendront les féminismes. Alors que le passé est remis en question et que le présent est plus incertain que jamais, dans quelle direction pouvons-nous nous tourner sinon vers l’avant?

Au cœur de ce numéro figurent des questions liées à l’inclusion, à l’intersectionnalité, au dépassement des binarismes, à l’environnement naturel ou bâti, à la représentation sociale et à la solidarité. Une pluralité de sujets y sont abordés à travers une pluralité de formes et de perspectives, notamment le témoignage, la communication publique, les études critiques du handicap, l’histoire, les études urbaines, les sciences cognitives, l’art visuel, les études littéraires et l’écriture créative. Ces deux dernières caractérisent d’ailleurs la moitié des textes et œuvres ici rassemblées, signalant le pouvoir, les potentialités de la littérature qui permet d’imaginer à quoi pourrait ressembler un monde féministe. Il convient aussi de souligner que l’urgence des changements climatiques se fait sentir derrière plusieurs des contributions, et ce sans que nous l’ayons nous-mêmes incluse dans l’appel initial; l’actualité l’a fait pour nous.

L’intitulé Luttes féministes : futurs et projections nous est apparu à l’automne 2019 dans la volonté de repenser l’à-venir de ce mouvement social. Les contributions reçues et choisies s’articulent en trois temps : une rétrospective des luttes antérieures, d’abord; un état des lieux des enjeux contemporains, ensuite; un regard vers l’« après », enfin.

ISSN : 1911-4176

Vol. 22 no. 1 - « Corps et résistances »

Pourquoi encore le corps? Question simple, en apparence, mais qui impose des nuances, convoque la multiplicité des individualités. Quantité de voix s’élèvent, parlent, demandent, échangent dans une cacophonie créatrice. Des paroles, des corps… encore.

Encore le corps, parce qu’il s’est immiscé subtilement, dès notre première rencontre. Parce qu’il s’est incrusté dans toutes nos propositions, parce qu’il revenait sous diverses formes, par des chemins détournés. Autant de fils qui, aussi étonnant que cela puisse paraître, finissaient toujours par nous ramener à ce noeud, à cette thématique clé qui en lie tant d’autres. Quelque temps avant la montée des mouvements que l’on connaît maintenant bien, quelque temps avant la popularisation de #MeToo, avant #BalanceTonPorc, nous sentions déjà l’importance de ce thème inévitable, qui avait émergé spontanément aux croisements de nos discussions. Il résonnait en nous, nourrissait les débats, exposait les tensions. Un sujet qui semble donc arriver à point nommé dans le climat social actuel, mais qui aura tout de même nécessité beaucoup de réflexion et aura longuement mûri tout au long du processus éditorial.

Parce que le corps, nous l’avions sur le coeur. Nous en avions assez d’en parler, assez de sa spectacularisation, assez d’avoir l’impression d’y être réduit.e.s… Mais, n’était-il pas aussi au centre d’à peu près toutes les revendications féministes? Il se révélait le lieu d’un grand paradoxe, un terreau fertile pour le développement d’une réflexion tenant compte de ses multiples facettes. C’est pourquoi, en choisissant d’intituler ce numéro « Corps & Résistances », nous souhaitions offrir un espace qui permettrait la réappropriation de non pas un seul corps - ce corps idéalisé de la Femme avec un grand F - mais bien de plusieurs corps, et ce, en nos propres termes. Nous cherchions à créer un endroit pour entendre les différentes perspectives, pour ouvrir le dialogue, pour éprouver les nombreux points de contact. Un espace sécuritaire qui rendrait à la fois possible la célébration des résistances, mais aussi la dénonciation de l’objectification parfois subtile, parfois explicite et très souvent violente, de ces corps uniques et diversifiés.

Un thème multiple, un thème solidaire, donc, qui permet autant la résistance individuelle que collective. Mais aussi un thème paradoxal, dichotomique, qui vise à explorer les tensions inhérentes au fait d’être sujet résistant au discours objectivant, d’être corps social parmi d’autres corps sociaux, d’être individualité dans la multitude. Car c’est à travers ce véhicule de notre identité, c’est à travers cet interface qu’il nous est possible d’entrer en dialogue, de transmettre notre pensée. C’est en lançant le fil de notre voix que chacun.e d’entre nous est en mesure de toucher ce noeud dont nous faisons tou.te.s partie afin de tenter d’en démêler les innombrables composantes.

ISSN : 1911-4176

Vol. 21 no. 1 - « Postures et privilèges »

Postures et privilèges, voilà un thème qui s’impose. Parce que les oppressions sont multiples; parce que les féminismes sont pluriels. Parce que les luttes tirent précisément leur force et leur vitalité de cette diversité d’expériences, de points de vue et de positionnements théoriques dans lesquels chaque féministe se construit. Et parce qu’en étant plurielles, on peut être allié.e.s et solidaires, veut-on espérer.

Choisir ce thème, c’était la volonté d’amener FéminÉtudes à la rencontre des POSTURES, mais surtout de l’ouvrir à la problématisation des PRIVILÈGES. Et d’abord ceux de la revue. Ce fut une introspection et une prise de conscience; d’où parle-t-on, quels mots utilise-t-on, en quels lieux publie-t-on, et pour qui ? Le but n’étant pas d’apporter des réponses, mais justement de continuellement se remettre en question; être dans un constant processus de réflexion. Nous pensions ainsi nous assurer une posture « consciente et cohérente ». Cependant, chemin faisant, nous constations une tension entre un idéal « conscient et cohérent » et notre capacité à produire de telles actions. Sans compter la diversité de ce qui est entendu par « conscientes et cohérentes » au sein d’un même comité (groupe) ...

Étant une revue autogérée, Féminétudes a donc eu la liberté d’évoluer au gré de ces questionnements qui se reflètent organiquement jusque dans le nouveau format de ce 21e numéro. Nous avions le désir d’aménager un espace d'échange, de faire émerger un lieu de rencontre, qui puisse cultiver une pluralité de féminismes. Ces pages accueillent dès lors des paroles féministes de tous genres, des paroles alliées; des savoirs divers qui s’expriment en voies multiples. Des prises de parole qui donnent/redéfinissent pouvoir.

ISSN : 1911-4176

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